Ma vie a été une succession d’erreurs et de mauvais choix.
La première erreur ? Être tombée amoureuse d’un homme qui a fini en prison et lui promettre de l’attendre.
La seconde erreur ? Épouser un homme pour oublier mon premier amour.
La troisième erreur ? Découvrir la trahison de mon mari et évacuer mon désespoir dans ce satané bar.
Trois erreurs et tout s’est effondré.
Un regard, une caresse, cette voix qui savait comment me plier à sa volonté, et voilà que le cercle se refermait, me confrontant à ma première erreur qui venait maintenant me demander des comptes.
Pouvais-je encore aggraver ma vie déjà compliquée ?
Oui, avec un mensonge.
Un mensonge qui pouvait me faire perdre tout ce que j’avais et me faire tomber entre les mains de celui que j’avais tenté d’oublier toute ma vie.
Premier chapitre
— Où étais-tu hier soir ? m’agressa d’emblée Gabriel.
— Je t’avais dit que je restais avec Eliza et Hope pour étudier. Les examens de fin d’année approchent et j’ai pris trop de retard dans certaines matières, me justifiai-je en entrant dans l’appartement du jeune homme.
— Ton copain de classe était là aussi ? Celui qui est tout le temps sur ton dos, demanda-t-il nerveusement.
— Qui ? Romeo ?
— Ne prononce pas ce nom devant moi ! s’énerva-t-il subitement en frappant le mur derrière moi. Depuis qu’il avait vu Romeo passer un bras autour de mes épaules et tenter de m’embrasser contre mon gré, il était interdit de parler de lui en sa présence. Il m’avait fallu une semaine pour le rassurer, le convaincre de ne pas le démolir et essayer de sauver notre relation déjà minée par la désapprobation de mes parents, la différence d’âge et les affaires un peu louches de son père.
— Gabriel, je t’aime, tu le sais, tentai-je de l’apaiser. Au bout d’un an, j’avais appris à le connaître suffisamment bien pour savoir que ces scènes de jalousie ne pouvaient déboucher que sur des accès de colère incontrôlables si je ne restais pas calme. Bien qu’il ait cinq ans de plus que moi, j’avais parfois l’impression d’être plus âgée et mature que lui.
— Essaie de me mentir et…, se mit-il à me menacer en s’emparant de mon menton et en me tenant la tête inclinée vers lui. Ses yeux noirs fixés dans les miens, marron clair. Je pouvais lire tout son tourment dans son regard. Je savais qu’il m’aimait mais je sentais sa peur de me perdre.
Après presque un an, j’étais devenue sa raison d’exister, l’unique chose pure et merveilleuse de sa vie, comme il me le disait souvent.
— Je t’aime. Trop pour te trahir. Tu es ce que j’ai de plus beau et important dans la vie, lui murmurai-je doucement en prenant son visage entre mes mains pour caresser sa mâchoire contractée.
Ce geste fonctionna et il relâcha lentement sa prise.
— Moi aussi je t’aime. Je ne sais pas ce que je ferais si je te perdais.
— Ça n’arrivera jamais.
— Promets-le moi.
— Je te le jure, dis-je en m’approchant pour l’embrasser.
— Si tu romps cette promesse, je crois que je n’arriverai jamais à te pardonner, siffla Gabriel avant de prendre possession de ma bouche avec avidité jusqu’à me faire tourner la tête dans un baiser à couper le souffle.
Gabriel était ainsi : instable, irascible, agressif, possessif, dur, mais il pouvait aussi être la personne la plus douce et gentille au monde.
Ma meilleure amie Hope était effrayée par cet homme de vingt-quatre ans, fils d’un dealer et d’une toxicomane. Elle ne voyait en lui que les gènes malades et criminels de sa famille.
Mon amie Eliza non plus n’avait pas bien pris notre relation au début, car elle craignait qu’il me fasse souffrir, mais elle avait ensuite vu comment Gabriel me traitait lorsqu’il était calme et cela l’avait énormément rassurée, au point d’encourager notre histoire d’amour et de me couvrir quand je passais la nuit chez lui.
En un instant, Gabriel glissa ses mains sous mon haut bleu et dégrafa mon soutien-gorge sans cesser de m’embrasser.
Je le laissai faire et l’aidai en levant les bras pour qu’il me déshabille.
— Putain, qu’est-ce que tu es belle, murmura Gabriel en se détachant de ma bouche pour admirer mes seins pressés entre ses mains.
Embarrassée, je me couvris la poitrine. Son regard excité fixé sur moi avait encore le pouvoir de me faire peur et je n’arrivais pas à m’habituer à cette sensation.
— Tu sais que je ne veux pas de ça, se fâcha-t-il en attrapant mes poignets et en les ramenant dans mon dos où il les tint bloqués d’une main tandis que l’autre reprenait ses caresses jusqu’à ce que mes mamelons déjà sensibles et turgescents durcissent.
— Brave petite, murmura Gabriel en m’entendant gémir lorsque je me cambrai vers lui. Il adorait sentir que je perdais le contrôle et m’abandonnais dans ses bras. Tu me rends fou, tu sais ? me dit-il en m’embrassant et en léchant mes seins avant de les suçoter avec gourmandise.
Je restai immobile, comme il le voulait, submergée par les vagues déferlantes du plaisir qu’il me procurait et qui se propageaient dans tout mon corps, me contractant douloureusement le bas du ventre.
Je souris, savourant cette excitation qui me transformait en argile entre ses mains et cette sensation qui m’effrayait depuis le début et m’avait presque fait fuir Gabriel. Mais j’en profitais jusqu’au bout dorénavant, impatiente d’atteindre l’orgasme.
— Déshabille-toi, m’ordonna-t-il soudain en ôtant son tee-shirt et en baissant la fermeture éclair de son jean usé avant d’enfiler un préservatif.
J’obéis. J’enlevai mon legging, mon slip et mes baskets. Je n’eus pas le temps de retirer mes chaussettes que Gabriel me prenait par les hanches et me soulevait.
Je m’accrochai à lui, les jambes autour de sa taille et les bras autour de son cou.
Je l’embrassai et tressaillis lorsque je sentis ses doigts glisser en moi.
— Tu es prête, constata-t-il satisfait de l’humidité qui mouillait sa main.
— Je suis prête depuis que je suis entrée ici, lui dis-je en sachant que j’allais l’exciter encore plus depuis qu’il m’avait avoué que savoir sa femme déjà mouillée et prête à se faire baiser avant même les préliminaires le faisait bander.
— Bordel, tu me rends vraiment dingue, ma petite, gémit-il avec un regard embrumé par le plaisir, les pupilles dilatées et la mâchoire contractée au point que vous ne saviez jamais quand il pouvait devenir brutal et destructeur lorsque vous étiez entre ses mains.
Je pris une profonde inspiration et essayai de me détendre car j’avais appris au cours de ces mois que la tension rendait la pénétration douloureuse, surtout quand elle se déroulait avec un membre si gros qu’il me remplissait complètement.
— Je t’aime, Aria, me dit Gabriel qui me pénétra avec force. Je le regardai une seconde et je pus lire ce qu’il éprouvait pour moi, et combien la différence d’âge et de classe sociale entre nous deux le faisait souffrir. Cette différence devenait souvent source de conflits entre nous et il craignait toujours qu’en vieillissant je me fatigue de lui et de sa vie misérable.
Mais je l’aimais trop pour penser que quoi que ce soit nous séparerait un jour ou l’autre.
J’allais lui répondre mais ses coups de rein se firent plus forts et rapides, me faisant crier.
Gabriel me fit taire d’un baiser et je me retrouvai le souffle coupé, le dos contre le mur et les jambes en tenaille autour de sa taille.
— Je veux que tu jouisses en même temps que moi, ma petite, m’ordonna-t-il en caressant du pouce mon clitoris gonflé et sensible.
J’acquiesçai et me mordis les lèvres pour contenir le plaisir que j’éprouvais.
— Gabriel, je n’y arrive pas, avouai-je très proche de l’orgasme alors que son sexe se contractait et gonflait davantage en moi, atteignant des points sensibles que je ne savais pas posséder.
— Viens… maintenant, grogna Gabriel qui augmenta la puissance de ses poussées et m’écrasa un peu plus contre le mur.
Les contractions de son sexe se mêlèrent aux miennes jusqu’à devenir douloureuses. Une douleur qui se transforma rapidement en un plaisir liquide et intense qui me donna le vertige et me coupa la respiration.
Ce fut un orgasme long et incroyable, tout comme celui de Gabriel. Lorsque mon corps se calma, je réalisai que je tremblais.
— Tu vas bien ? me demanda-t-il inquiet.
— Je… crois que oui.
— J’oublie parfois que tu n’es qu’une gamine et que je dois y aller mollo.
— Non, je vais bien. Je m’énervai. Je détestais son ton de compassion et de repentir parce que je n’avais que dix-neuf ans et qu’il était mon premier vrai petit ami.
Il me souleva et m’allongea doucement sur le lit.
Il s’installa à côté de moi et m’enlaça tendrement.
Je soupirai, béate, savourant cette douceur que lui seul pouvait m’offrir.
J’appuyai ma tête sur son avant-bras musclé et tatoué et laissai ma main droite se balader sur ses pectoraux sculptés et ses abdominaux parfaitement dessinés et ciselés par de longues heures passées au gymnase.
Je passai les doigts sur l’ancre tatouée sur l’os gauche de sa hanche et glissai sur le parchemin enflammé portant l’inscription Criminal gravée sur son torse.
— Ça va mieux maintenant ? me demanda-t-il au bout d’un moment tout en caressant mon dos, mes cheveux et mon visage.
— Gabriel, je ne veux pas que tu t’inquiètes autant pour moi. Je vais bien, ok ? Je vais toujours bien quand je suis ici avec toi.
— C’est normal que je m’inquiète pour toi, ma petite. Tu es ce que j’ai de plus important. Je ferais n’importe quoi pour être avec toi.
— Moi aussi, répondis-je dans un baiser, me laissant à nouveau transporter par ce fleuve d’émotions que lui seul pouvait me faire vivre. Nous allions refaire l’amour lorsque le portable de Gabriel sonna.
— Qui me casse les couilles, bordel ? lâcha-t-il en prenant l’appel.
Bien qu’il ne soit pas sur haut-parleur, j’entendis la voix hystérique et apeurée de Mike, l’ami de Gabriel. Il lui ordonna de s’enfuir car la police était en chemin pour l’arrêter. À ce qu’il semblait, un certain Jude avait mouchardé et son nom était sorti parmi les dealers qui vendaient la drogue de son père.
— Putain ! gronda le jeune homme qui raccrocha et courut s’habiller.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? m’inquiétai-je.
— Rhabille-toi et file à la maison, ok ? Ne dis à personne que tu es venue ici !
— Gabriel, qu’est-ce qu’il se passe…
— Fais ce que je te dis, bordel, Arianna ! hurla-t-il en m’appelant par mon prénom tout en enfilant son jean.
Je m’habillai moi aussi mais la peur de ce qu’il pouvait arriver à Gabriel me faisait paniquer et je fondis en larmes, effrayée.
— Ma petite, tout va bien, ok ? Il tenta de me calmer, m’embrassa sur les lèvres et caressa mon visage d’un geste rapide et nerveux.
— Ne me mens pas. Tu as commencé à dealer comme ton père et maintenant ils viennent te chercher, c’est ça ?
— Oui, mais…
— Tu avais promis que tu ne le ferais pas ! Il y a cinq mois, je t’ai demandé si tu faisais des trucs illégaux comme ton père et tu m’avais juré que non, et…
— C’était la vérité mais les choses ont changé et j’ai besoin d’argent depuis que la carrosserie m’a licencié.
— Si tu vas en prison, je… On ne se verra plus… Je ne peux pas rester sans toi. Agrippée à lui, je me mis à pleurer encore plus fort.
— Promets-moi que, quoi qu’il arrive, tu continueras à m’aimer.
— Je te le promets, dis-je entre deux sanglots.
— Je dois partir quelque temps mais je reviendrai bientôt, d’accord ?
Gabriel se détacha de moi et je me retrouvai tremblante de peur, comme si j’avais perdu tout ce qui me rendait heureuse.
Je le vis ouvrir la porte de son appartement, mais il n’eut pas le temps de mettre un pied dehors avant d’être assailli par deux agents de police qui l’attendaient sur le seuil.
Terrorisée par la brutalité et la violence de son agression, je me mis à hurler.
Un policier vint ensuite vers moi et me bombarda de questions auxquelles je ne répondis pas. J’étais trop occupée à regarder Gabriel et ce qu’ils lui faisaient.
Finalement, à bout de patience, le policier m’attrapa et me menotta.
— Je n’ai rien fait ! criai-je effrayée en tentant de m’enfuir.
— Laissez-la tranquille ! Elle n’a rien à voir, intervint Gabriel, furieux de les voir poser les mains sur moi.
Ce qui arriva par après fut si rapide que je ne me souviens pas de tout, seulement que Gabriel finit par cogner le policier avant qu’ils arrivent à le menotter définitivement et à nous emmener tous les deux au poste, où ils nous séparèrent.
Je fus soumise à des analyses de sang pour savoir si j’étais sous l’effet de drogues et ils essayèrent de comprendre si j’avais été violée par mon compagnon.
Ce fut la dernière fois que je vis Gabriel sans barreaux.
Je réussis encore à le rencontrer quelques fois en prison à Lewes mais je passai ensuite mon bac, l’été se termina et je dus aller à l’université à Londres où je m’installai pour étudier le droit.
— Promets-moi que tu m’attendras, furent ses derniers mots.
J’avais répondu oui parce que je l’aimais, mais à la suite de son transfert dans une autre prison à Birmingham, il avait été impliqué dans une bagarre et sa peine de prison avait été prolongée. Et j’avais décidé de renoncer à lui. À jamais.
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