lunedì 26 agosto 2024

Tu es à moi - Premier chapitre


 Quand Kendra prit la décision d`approcher Aleksej par la ruse, elle était consciente des risques qu`elle prenait car cet homme était sans pitié et ne pardonnait jamais, et par ailleurs suffisamment puissant pour lui faire chèrement payer toute erreur de sa part. Un seul faux pas et elle perdait la possibilité d`obtenir les informations qu`elle recherchait. Plusieurs mois se sont écoulés depuis leur première rencontre lorsqu`à l`improviste tout bascule à la suite d`une trahison qui met la vie de Kendra en danger et révèle tous ses mensonges. Le moment du règlement de compte est arrivé et Aleksej est prêt à la détruire. Mais, au moment où il la tient entre ses mains, il découvre qu`elle a oublié son passé, un passé qui cache des secrets qu`il a besoin de connaître. Il va devoir choisir entre sa vengeance ou garder cette femme dangereuse à ses côtés, serrée entre ses spires, jusqu`au jour où elle recouvrera la mémoire.


Premier chapitre: Kendra


"Danielle, viens ici", m'intima Aleksej de ses manières autoritaires et précipitées qui me tapaient beaucoup sur les nerfs.

J’aurais voulu lui répondre que "Non", que je n'aurais pas fait ce qu'il voulait, mais ces paroles étaient interdites si je voulais demeurer dans son entourage.

Je dégainai donc mon meilleur sourire et m'approchai langoureusement. Chaque pas était accompli avec une lenteur calculée tout en le défiant du regard, consciente toutefois que cette attitude pouvait détériorer sa patience somme toute assez limitée.

Au lieu de rester debout devant lui comme il s'y attendait, je m'appuyai nonchalamment sur son bureau d'acajou et promenai mes mains sur la pile de documents posés derrière moi.

Je savais que je l'irritais par mon arrogance et cela m'amusait. Je jouissais de ces brefs instants de suffisance, pleinement consciente des risques encourus. Mais je n'y prenais garde et j'étais sûre qu'il était plus facile d'obtenir sa confiance par des petits mouvements de rébellion que par une attitude de soumission docile.

"Assieds-toi sur mes genoux", s'écria-t-il avec irritation.

J'obéis, retenant un soupir de mécontentement.

À l'instant même, ses mains se posèrent sur mon corps et ses lèvres sur mon cou.

Je détestais sa bouche, surtout depuis la découverte du plaisir qu'elle me procurait, si bien que j’avais commencé à prendre peur.

Peur d'éprouver des sensations erronées qui me troublaient et m'envoûtaient à la fois.

J'aurais voulu fuir, mais cela m’était impossible.

Lorsque j'avais pris la décision d'approcher cet homme, j'étais consciente que je devrais m'abaisser à son niveau, avec l’éventualité de commettre un faux pas.

J’avais accepté ce risque.

J'aurais tout fait pour parvenir jusqu’à lui et à ce qui gravitait autour de lui, comme ces diamants répandus dans une boîte de velours bleu ouverte sur son bureau.

"Ils te plaisent, ces diamants ?", me demanda-t-il à un certain point, s’écartant de moi.

"Pourquoi me le demandes-tu ?", cette insinuation me préoccupa, tandis que je sentais ses mains remonter sous ma jupe jusqu'à l'élastique du string.

"J'ai noté que tu les observais depuis que tu es entrée dans cette pièce. Ils ont l’air de beaucoup t'intéresser", poursuivit-il sans broncher, malgré la morsure que j'infligeai à son poignet pour tenter de l'éloigner.

"C'est un fait : toutes les femmes veulent être couvertes de bijoux", lui répondis-je, feignant l'indifférence malgré le sursaut provoqué par la déchirure de la dentelle qui couvrait mes parties intimes, me laissant une marque sur la peau.

Il en allait toujours ainsi avec Aleksej : il semblait concentré sur ce qu'il disait, mettant son interlocuteur sur la défensive ; mais il était trop tard lorsqu'on s'apercevait qu'il avait déjà passé outre.

"Toi aussi ?" me chuchota-t-il dans l'oreille, embrassant mon cou et glissant sa main entre mes cuisses serrées.

J'étais si mal à l'aise que je ne comprenais plus s’il était question de diamants ou d'autre chose.

Je parvins à répondre : "Certainement", avant d'être saisie par sa bouche qui prit violemment possession de mes lèvres.

"Comment se fait-il que je ne t'aie jamais vue porter un quelconque bijou ?", poursuivit-il avec la froideur habituelle dont il ne se départait jamais, raison pour laquelle je le haïssais.

"Que veux-tu que je te dise ? Nul homme n'a jamais daigné m'en offrir", répondis-je avec aigreur, approchant ma main de la boîte de velours bleu sombre. Mais avant que je puisse atteindre les diamants, Aleksej, saisissant mon poignet, me tourna vers lui.

“Ils ne sont pas pour toi”, m’avertit-il, me fulminant froidement du regard.

“Alors pour qui sont-ils ?”, demandai-je, piquée par la curiosité.

Il coupa court : "Cela ne te regarde pas", et, me saisissant par les hanches, il m’inclina sur le bureau.

"Tu te tapes quelqu'une d'autre ?", grommelai-je, m'efforçant de me libérer. Jamais je n'aurais permis à quiconque d'être un obstacle pour parvenir à mes fins !

Il éclata de rire : "Jalouse ?"

"Je ne suis pas partageuse, tu devrais le savoir."

"Nous n'avons baisé qu'une seule fois et tu prétends déjà être la seule et l'unique ?"

J’évitai de répondre combien il m’avait coûté de m’être volontairement donnée à lui, ceci sans prendre en compte les marques des cordes avec lesquelles il m’avait attachée, ni le temps que celles-ci étaient restées imprimées sur mes poignets.

J’avais eu plus de mal à dissimuler la crainte d’être entièrement à sa merci que mon absence d’excitation.

La seule chose qui alors m’avait donné l’énergie de ne pas tout laisser tomber étaient ces diamants, justement, ainsi que leur origine à laquelle moi-même souhaitais parvenir.

“Cela fait huit mois que je travaille pour toi”, lui rappelai-je.

“Et alors ?”

“Je m’abandonne à toi, m’imaginant être importante pour toi ; au final, je découvre qu’il y en a une autre”, m’enflammai-je avec une indignation feinte.

Sans croire à cette scène de jalousie, il me demanda, “Que veux-tu, Danielle ?” Le fait était que le masque de glace que j’arborais habituellement, me montrant insensible et détachée de tout, ne rendait pas crédible cette scène digne d’un feuilleton sentimental.

“C’est toi que je veux”, murmurai-je, le fixant du regard et posant mes lèvres sur les siennes avec impétuosité. Ce fut un baiser rageur, tout ce que j’éprouvais à cet instant… Rage d’avoir dû coucher avec lui, rage de devoir mentir au quotidien, alors qu’au fond de moi je n’aspirais qu’à accéder à ses ressources illimitées et m’approprier ses contacts, avant de disparaître enfin dans le néant.

“Alors mets-toi à genoux et suce-moi”, me défia-t-il, tout en continuant à me palper de ses mains.

“Je ne suis pas ta pute !” râlai-je énervée, parce que je n’étais pas parvenue à lui soutirer une bribe d’information, même à cause de sa façon de me manipuler et provoquer ma jouissance en dépit de ma volonté.

“Que se passe-t-il, Danielle : tu n’es plus disponible ? Cette fois tu ne dois pas me distraire comme lorsque que je t’avais surprise à fourrer ton nez dans ce qui ne te regardait pas”, me siffla-t-il à l’oreille et, me saisissant par les cheveux, il approcha mon visage du sien.

Je me mordis les lèvres d’inquiétude et d’énervement.

Il m’avait surprise alors que j’étais à un doigt de savoir qui était son contact. Je me rappelais très bien cet épisode, trois jours auparavant dans cette même pièce...

Ma couverture allait sauter d’une minute à l’autre, j’avais lu la suspicion dans les yeux d’Aleksej et j’avais compris que j’avais commis une erreur impardonnable.

La seule issue pour ne pas être chassée et perdre tout ce que j’avais fait pour parvenir jusque-là fut de l’embrasser et de lui offrir ce qu’il désirait depuis le jour de notre première rencontre.

Je m’étais faite baiser contre la bibliothèque située à trois pas de là.

À un certain point il m’avait attachée avec des cordes et m’avait suspendue à un crochet qui dépassait en haut de la bibliothèque.

Consciente qu’il me mettait à l’épreuve, je m’étais laissée faire.

J’étais parvenue à ne pas bouger un seul muscle malgré la terreur qui, telle un venin mortel, envahissait mon corps.

Je m’étais faite prendre à ses conditions, sans réagir à ses manières brusques et sauvages.

A cet instant-là, je sentais qu’il allait agir de même.

J’aurais voulu me retirer, sachant qu’au fond il aurait accepté parce qu’il était un gentleman. Mais ses insinuations me pesaient, telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de ma tête, donc je le laissai faire.

“Tu me déçois, Aleksej. Tu ne fais pas la différence entre une femme qui veut baiser avec toi et une qui veut te rouler”, le provoquai-je, consciente de signer mon arrêt de mort.

“Tu as besoin d’une bonne leçon”, murmura-t-il d’une voix rauque, me penchant sur le bureau.

Il me maintint fermement par les cheveux, tandis que de l’autre main il relevait ma jupe et baissait son pantalon avant d’arracher définitivement ce qui me restait de lingerie intime.

Il me fit écarter les jambes et, avant que je puisse me redresser, je le sentis me pénétrer d’une poussée puissante, me remplissant au-delà de ce que je m’imaginais.

J’hurlai d’effroi.

Je m’efforçai de me rebeller mais, plus je me débattais, plus son membre me pénétrait furieusement et en profondeur.

“J’adore le fait que tu sois toujours si humide et accueillante”, murmura-t-il d’une voix grave, pendant qu’il accélérait ses mouvements.

Je haïssais ses paroles parce qu’elles disaient la vérité. Personne ne m’avait jamais baisée de cette façon et, bien que je le méprisasse, il me soumettait et me faisait sentir inférieure à lui. La chose me plaisait et, au fond, m’excitait bien plus que je ne l’aurais jamais cru.

Subitement je sentis ses mains parcourir mes flancs jusqu’à parvenir à mes seins qui dépassaient du décolleté.

Je ne pouvais pas le voir, mais je sentis ses doigts pincer mes tétons et les triturer jusqu’à les rendre turgescents et gonflés, me provoquant une gêne agréable quand ils frottaient contre le bois du bureau à chacune de ses poussées.

“Aleksej”, murmurai-je, en proie à un désir incontrôlable, tandis que lui, ramenant ses mains sur mes flancs, les glissait entre mes cuisses jusqu’à atteindre mon petit bouton auquel il prodigua le même traitement qu’à mes tétons.

En quelques secondes mon corps se contracta sous les spasmes d’un orgasme qui me frappa avec la violence d’une tempête.

“Assez, je t’en prie”, le suppliai-je, sentant mon corps se contracter autour de son pénis qui continuait à fourailler dans mon vagin et ses mains qui n’arrêtaient pas de me titiller.

“C’est moi qui décide quand arrêter”, m’avertit-il d’une voix dure et inflexible. “Je veux que tu jouisse à nouveau”.

“Je n’en peux plus”, haletai-je, tandis que mon corps se laissait emporter à nouveau entre les mains d’Aleksej.

À un certain point, je le sentis venir en moi.

Je soupirai de satisfaction, espérant que cette torture allait prendre fin. Mais je me retrouvai encore poussée vers l’avant, une de ses mains sur mon sein et l’autre au niveau du clitoris.

Excitée par son orgasme qui palpitait encore à l’intérieur de moi et par ses doigts qui glissaient entre mes cuisses, un nouvel orgasme me traversa en profondeur.

“C’est bien, ma petite babouchka”, dit-il en souriant, me libérant de son corps.

Je me rhabillai précipitamment, essayant d’effacer de ma mémoire ce que nous venions d’accomplir.

Le string était irrécupérable, donc je le jetai.

Sur ces entrefaites, Aleksej ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit une petite boîte qu’il me tendit.

 

“Qu’est-ce que c’est ?”, demandai-je tout en m’asseyant sur ses genoux.

“Ouvre-la.”

J’obéis et trouvai à l’intérieur une bague en or blanc, sertie de diamants. La pierre au centre était un diamant taille brillant, entourée de deux gouttes d’eau en diamant. C’était une bague exceptionnelle, la plus belle qu’il m’eût été donné de voir.

“Qu’est-ce que ça veut dire ?”

“À toi de voir.”

“Je ne suis pas une putain”, clarifiai-je, enfilant la bague à mon annulaire droit avec une certaine avidité.

“Je n’ai jamais dit qu’il s’agissait du paiement de ta prestation.”

“Non, mais tu y as pensé.”

“Je pense ce que bon me semble ; fais-en autant en ce qui te concerne.”

“Alors je prends cette bague comme une proposition provenant de toi”, le défiai-je, résolue à lui rendre la vie infernale, au moins autant que celle que j’avais vécue à ses côtés pendant des mois.

Il s’assombrit instantanément : “Une proposition ?! Quel genre de proposition ?”

“De mariage”, m’écriai-je, incapable de croire à mes propres paroles. Comment pouvais-je imaginer pareille chose ? Est-ce que je devenais folle, ou bien le voisinage d’un tel homme me faisait-il désirer des choses que je n’aurais jamais envisagées ?

“Quoi ?!”

“Oui, je le veux, Aleksej. Je vais t’épouser”, poursuivis-je, jouissant largement du mécontentement apparu sur son visage, avant d’éclater de rire.

En guise de réponse, il me chassa : “Va-t-en ! J’ai à faire.”

“Moi aussi. J’ai un mariage à préparer”, ricanai-je.

Aleksej marmonna quelque chose en russe que j’eus un peu de mal à comprendre. Il venait de dire qu’il m’épouserait plutôt mort que vif.

“Aleksej, mon chou, tu sais bien que je ne parle pas russe. Dis-le dans ma langue, s’il te plaît.”

“Je t’ai dit de disparaître. J’attends quelqu’un et je tiens à le rencontrer seul. Nous devons parler affaires”.

Son ton sérieux et son regard déterminé me firent comprendre que l’invité attendu était une personne très importante.

De qui s’agissait-il ? J’avais absolument besoin de le savoir, donc je cherchai à temporiser et tentai de l’embrasser pour gagner du temps, mais, à nouveau, il m’écarta.

“Ne m’oblige pas à être impoli, Danielle.”

“OK, tu as gagné”, dis-je avec un soupir de renoncement. En arrivant à la porte, je pus entendre Aleksej répondre au téléphone et dire aux gardes de faire entrer l’invité. Il le dit en russe mais je saisis parfaitement chacune de ses paroles et je savais que, si je voulais épingler cette personne, il m’aurait fallu trouver une excuse pour descendre dans le salon en passant par le couloir principal et le grand escalier.

Je me dirigeai lentement vers la porte et sortis.

Au lieu de retourner dans la chambre qui m’était assignée, je continuai mon chemin dans le couloir central qui débouchait sur le grand escalier, lequel se séparait en deux branches symétriques opposées qui menaient toutes les deux au salon du rez-de-chaussée.

Avec une vraie satisfaction, je croisai l’invité d’Aleksej au moment où il gravissait les marches de l’escalier.

Il portait des lunettes de soleil qui cachaient en partie son visage, mais il avait comme un air familier.

Je m’attardai encore un peu, attendant qu’il parvînt au sommet des marches pour passer à côté de lui.

Il me jeta un coup d’œil qui ne m’échappa pas, mais il poursuivit son chemin, comme si de rien n’était.

J’aurais voulu m’approcher et lui parler, mais je savais qu’une telle attitude aurait suscité des soupçons ; or je ne pouvais pas rater cette occasion unique de connaître la personne avec laquelle Aleksej faisait la contrebande de diamants ou par l’entremise de laquelle il les échangeait contre autre chose.

Huit mois que j’attendais ce moment.

J’en étais arrivée à coucher avec ce russe pour pénétrer dans son domicile, là où je savais qu’avaient lieu les rencontres les plus intéressantes et profitables.

Et maintenant l’occasion se présentait devant moi !

L’homme me frôla et je feignis l’indifférence mais, alors que j’allais emprunter l’escalier, je respirai l’odeur de son after-shave.

C’était un parfum particulier et très cher.

Je connaissais un seul homme qui en mettait.

Un homme avec lequel j’avais eu une relation pendant près d’une année, relation basée sur de brèves rencontres épisodiques axées sur le sexe, ainsi que quelques bavardages au cours desquels nous échangions sur le travail et nos rêves de gloire.

Près d’une année s’était écoulée depuis notre dernière rencontre mais, en un instant, l’image de mon ex- me revint à l’esprit.

Des cheveux blonds, les yeux bleus, une mâchoire carrée, le nez aquilin, taille et poids moyens...

J’étouffai un sursaut : “Ryan !”

Du coup je me retournai, bouleversée.

Lui aussi s’était retourné et il avait ôté ses lunettes.

Ses cheveux étaient plus longs et il portait la barbe, mais c’était vraiment lui.

Comment était-ce possible ?

Je repensai à cette année-là avec lui et aux problèmes que j’avais eus...

Je me rappelais toutes les fois où je lui avais confié mes doutes sur le fait que quelqu’un de mon entourage me roulait.

“Comment as-tu pu me faire ça ?”, je compris à l’instant : c’était lui qui m’avait mis des bâtons dans les roues depuis le commencement.

Ce fut à cet instant précis que je compris à quel point il m’avait manipulée et comment il s’était efforcé de compromettre mes plans.

Instinctivement, je cherchai mon pistolet caché dans le fond de la poche de ma jupe, mais je me rendis compte trop tard de l’avoir laissé dans ma chambre lorsqu’Aleksej m’avait fait appeler.

Ryan en fit autant et je vis soudain le canon de son arme pointé vers moi.

“Kendra, ne le prends pas pour toi, mais un seul de nous deux sortira vivant d’ici.”

“Il n’est pas nécessaire qu’il en finisse ainsi”, tentai-je de le convaincre, descendant lentement les marches sans lui tourner le dos.

Il était clair qu’il allait me trahir auprès d’Aleksej ; à partir de cet instant-là il n’y aurait plus d’issue pour moi. Il fallait que je quitte la villa à toute allure !

De plus, suite à l’affront que j’avais subi, la colère m’incita à saisir mon téléphone portable pour appeler immédiatement mes contacts à l’extérieur afin de leur dire de se méfier de Ryan.

“Que diable se passe-t-il ici ?”, gronda la voix d’Aleksej, détournant l’attention de Ryan.

J’avais suffisamment d’expérience pour comprendre que j’étais grillée, donc je fis l’unique chose qui fût encore possible : je pris le téléphone et commençai à écrire un message pour expliquer ce qui se passait.

“Lâche ce portable !”, hurla Ryan hors de lui dès qu’il s’en rendit compte, me bloquant peu avant que j’envoie le message.

Je vis Aleksej arrêter Ryan d’un geste et se diriger vers moi.

Son regard ressemblait à une fine plaque grise de verglas, prête à se briser et éclater en mille fragments, lesquels toucheraient quiconque était à proximité.

Près de huit mois dans son entourage m’avaient appris qu’il n’aurait pas hésité à me faire payer chèrement chaque seconde passée auprès de lui et que j’avais exploitée à des fins personnelles.

Le pardon était une chose qu’il ne m’aurait jamais accordée.

Je n’avais aucun doute à ce sujet.

Il ferait tout pour me détruire. Mais seulement après une confession complète pour qu’il découvre jusqu’à quel degré j’étais parvenue en agissant de cette manière pendant tout ce temps.

“Donne-moi ton portable”, siffla-t-il d’une voix basse à un pas de moi, tendant sa main.

Je donnai un rapide coup d’œil à l’écran, regrettant les anciens portables où il suffisait d’appuyer sur une touche facile à identifier du bout des doigts, au lieu d’être tout visuel.

Il ne me restait plus qu’à faire “Envoi” avec le pouce.

J’allais le faire, lorsque la main d’Aleksej parvint rapidement jusqu’à moi.

Je n’eus que le temps de déplacer le bras pour l’éviter mais, simultanément, un coup de feu retentit dans la villa.

Je ne me rendis pas compte du projectile qui venait dans ma direction, lorsqu’une violente douleur au niveau la poitrine me coupa la respiration et, me poussant en arrière, me fit basculer.

Les talons de mes chaussures perdirent leur point d’appui habituel et, avant que je puisse agripper le bras d’Aleksej, je basculai dans le vide.

Je perçus à peine le contact des doigts d’Aleksej avant de commencer à plonger vers ma propre fin.

La dernière chose dont je me souvins était son nom que je prononçai faiblement, comme un appel à l’aide désespéré et puis... la douleur.

La douleur seule me fit sentir encore vivante, malgré la balle logée à quelques centimètres de mon sternum et les chocs répétés sur les marches de l’escalier au bas duquel je roulai.

Et puis le noir absolu.


 Vous aimez ce chapitre ? Cliquez ici: https://www.victorystorm.com/tu-es-a-moi.html






Nessun commento:

Posta un commento