martedì 27 agosto 2024

COINCIDENCE 2 - Chapitre 2

 


CHAPITRE 2: Luke

Ce jour-là je n'eus aucune visite et, lentement, je pus de nouveau émerger de la torpeur et de cette douleur qui ne me donnait pas de trêve, que je respire ou que mon cœur batte.

C'était comme si la trahison de Tessa s'était gravée au fer rouge dans mon cœur, ce que me rappelait chaque battement.

C'était une torture sans fin.

À plusieurs reprises, je tentai de secouer mon cerveau et mes souvenirs ; mais je ne me rappelais de pratiquement rien.

« Je ne me rappelle pas. » fut la seule réponse que je pus fournir à un policier venu me rendre visite dès qu'il fut informé de l'amélioration de mon état.

Mon père était également présent et ne dit rien au cours de l'entretien.

Son regard noir et impénétrable était devenu semblable à du granit tandis qu'il écoutait mes réponses aux mille et une questions du policier.

« Votre femme nous a déclaré qu'un homme s'était introduit à votre domicile. Vous étiez dans la salle de bain. Puis vous êtes revenu dans la chambre et vous avez surpris l'intrus qui vous a tiré dessus avec votre arme. Vous en rappelez-vous ? », me demanda le policier pour la enième fois.

Je dus réprimer un mouvement de colère pour ne pas crier. Entendre les gens mentionner Tessa comme ma femme, tout en repensant aux mensonges dont elle m'avait abreuvé pour s'en sortir, ne faisaient qu'accélérer ma respiration et mon rythme cardiaque, précisément à l'endroit où Tessa avait logé une balle.

Chaque minute de mon existence était rythmée par le souvenir insoutenable de sa trahison et de ma faiblesse.

« Votre femme a disparu. Avez-vous une idée d'où elle se trouve ? »

Loin de moi. Loin de ma vengeance folle qui, bientôt, s'abattra sur elle.

« Non. »

« Croyez-vous que votre femme puisse être en danger ? Ou de mèche avec celui qui vous a presque tué ? »

« Je n'en sais rien. »

À la fin, lassé de mes réponses laconiques et évasives, le policier s'en alla.

Restés seuls, mon père s'approcha calmement de moi.

« Je n'ai qu'une seule question à te poser et évite de me mentir comme tu viens de faire avec le policier. » Le calme glacial qui emanait de la voix de mon père aurait donné la chair de poule à quiconque, sauf à moi. « C'est Tessa Rivera qui t'a tiré dessus ? »

Entendre ces mots fut un attentat contre ma santé mentale mais je m'efforçai de rester immobile, même si j'aurais voulu tout fracasser dans la pièce.

« Oui », répondis-je d'une voix atone.

« Je le savais. Je t'avais prévenu de ne pas l'épouser. Les coïncidences n'existent pas dans notre univers ; maintenant j'espère que tu en tireras la leçon. »

Je me tus. Il était déjà difficile de maîtriser la douleur cuisante qui me creusait la poitrine et déchirait mon âme.

« Je lui ferai regretter d'être née. Quand je lui mettrai la main dessus... », s'écria mon père en proie à une rage folle.

Je me surpris à dire : « Je croyais qu'elle était avec toi. » Je n'avais plus été en mesure de parler à mon père mais j'étais convaincu que, après ce qui m'était arrivé, il la détînt quelque part.

« Elle s'est enfuie, Lukyan », me répondit-il d'une voix chargée de culpabilité, ce qui me retourna l'estomac. Tessa avait disparu ! « Mais nous la retrouverons et... »

« Non, c'est moi qui la retrouverai », décrétai-je, maîtrisant pour la première fois cette douleur à la poitrine, là où la balle m'avait touché. Désormais, la vengeance sera mon unique bouée de sauvetage.

« Lukyan, tu es alité et tu n'es même pas en mesure de te lever. Tu ne le sais pas, mais l'attentat dont tu as été la victime n'est pas le seul moment pénible que j'ai vécu cette semaine. »

« Qu'est-il arrivé d'autre ? »

« Ivan est mort. »

« Quoi ?! »

« Te souviens-tu de cette attaque du chargement des Rivera à Wyandotte qu'Ivan projetait ? »

« Oui, dans trois jours n'est-ce pas ? Comme je l'ai déjà dit, c'est une très mauvaise idée. »

Mon père me regarda, désorienté et bouleversé.

Il s'approcha craintivement. « L’attaque a eu lieu il y a quatre jours. Tu es resté dans le coma pendant sept jours et... »

Ce fut à mon tour d'être abasourdi. Pendant tout ce temps j'avais séjourné dans un lit d'hopital ; à l'heure qu'il était, Tessa pouvait être bien loin.

Je repensai brièvement à cette conversation pendant le dîner chez mon père et aux piques dirigées par mon cousin contre elle.

J'avais pu éteindre la dispute à ses débuts ; mais ensuite, sur le chemin du retour, il s'était passé quelque chose...

Mes souvenirs étaient flous et imprécis mais l’image de Tessa qui se fâchait commença à prendre forme dans mon cerveau.

« Tu as fait une erreur en m'épousant. » La voix de Tessa résonnait clairement dans ma tête.

Tout à coup, une violente migraine me déconnecta de ces souvenirs ; mais la colère et l’inquiétude que j'avais éprouvées ce soir-là m'envahirent jusqu'à la moëlle des os.

Tessa semblait regretter de m'avoir épousé et nous étions en train de nous disputer. Je pouvais encore ressentir le goût âcre et brûlant de la peur que j'avais éprouvée à la pensée qu'elle pût vraiment me quitter.

Pourquoi ? Pour quelle raison Tessa semblait-elle regretter et être effrayée de notre mariage ?

Je ne m'en souvenais pas.

« Ivan. » fut la seule chose dont je me rappelai. « Tessa croyait qu'Ivan voulait me faire du mal. »

« Des conneries ! Elle t'a raconté tout un tas de salades pour dissimuler ce qu'elle était en train de mijoter : à savoir te descendre. Heureusement qu'elle n'a pas une visée exceptionnelle, autrement tu ne serais plus de ce monde. »

J'aurais voulu répliquer que Tessa avait une visée de tireur d'élite mais une nouvelle vague de terreur s'infiltra dans mon corps, s'insinuant le long de ma colonne vertébrale.

Tessa, pourquoi m'as-tu laissé en vie ?

Je hurlai de douleur, incapable de faire la distinction entre la souffrance physique et celle au fond de mon cœur. La pensée que Tessa m'ait sciemment laissé en vie, consciente de me précipiter en enfer, était pire que la pire des morts qu'on pût souhaiter à son ennemi mortel.

Je priai pour que Tessa ait vraiment raté sa cible, autrement je ne saurais jamais comment reprendre à vivre.

Je me tordis de douleur, je haletais, et mon père appela une infirmière qui m'administra à l'instant-même un sédatif tellement puissant qu'il m'obscurcit l'esprit et le corps.

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